Concours de nouvelles 2014

Catégorie "Collectif"

« Nuit blanche » Classe de 3ème4 groupe 1 du Collège Louis Aragon de Roquevaire. Enseignante Mme Virginie BENN Salomé BENNER

Il faisait froid. Il faisait nuit. Joseph et sa femme séjournaient dans cette grange avec pour seul tapis, la paille qui parsemait le sol ça-et-là. Cela faisait maintenant quelques jours qu'ils avaient suivi ces traces laissées sûrement là par quelque chose d'envergure. Cette grange, ils l'avaient découverte là, plantée au milieu d'une neige à texture surprenante au-dessus d'une mousse grisâtre. Ils y trouvèrent un Âne et un Bœuf à l'entrée, somnolents, tandis que des bourrasques se déchaînaient aléatoirement à l’extérieur.

Il faisait toujours aussi froid, toujours aussi nuit. Mais, un énorme pilier de cire surmonté d'une flamme tout aussi resplendissante était apparu dehors. Ils voulurent aller s'y réchauffer, seulement, la sortie était rude pour lutter contre ces bourrasques de vent et de neige. Cette fois-ci, les traces se firent plus proches et plus marquées : elles étaient rondes et profondes. Marie et Joseph essayèrent de sortir mais ils n'y arrivèrent pas : comme d'autre personnes alentour, ils étaient congelés sur place !

A un moment, une fermière fut élevée dans les airs et déposée plus loin, il fut de même pour d'autres personnes. Le couple se demanda pourquoi il était si figé : c'est à peine s'ils pouvaient bouger leurs yeux dans leurs orbites ! Pourtant, ils étaient bien vivants même s'ils n'en avaient pas la moindre impression. La pince énigmatique qu'ils avaient cru apercevoir plus tôt, lors du déplacement de la fermière, vint enserrer délicatement l'Âne qui, endormi, ne bougea pas d'un poil. Il fut posé à l'écart.

Joseph et Marie distinguèrent alors leurs trois amis du désert à l'horizon qui s’avançaient lentement. Le premier portait une lourde boîte ornée, le second, noir de peau, était muni d'un énorme bocal d’encens orientaux et le dernier avait pour fardeau un majestueux coffre creusé dans un baobab. Marie souffrait de plus en plus de sa grossesse : comme, en cette veille de Noël, elle allait bientôt accoucher, Joseph lui confectionna un lit avec la paille qui se trouvait au sol. Ainsi fait, il allait attraper délicatement Marie par la taille afin de lui poser un baiser dans le cou quand, soudain, Grand-Mère cria : «  Maxime, où as- tu mis le reste des Santons et le Petit Jésus ! »